• le 14 décembre 2025

D’OÙ VIENNENT LES PENSÉES ?

Alain NADAL

D’où viennent les pensées ?

1 Co 2, 14-16

  Ce que vous allez entendre, ce matin, est extrait du livre de Steve Mc Vey : Le règne de la grâce. Éditions La Maison de la Bible.

  J’ai choisi ce thème parce que, comme tous les chrétiens de tous les temps, je me suis   posé la question : D’où viennent les pensées qui surgissent dans ma tête, surtout celles que je ne voudrais pas avoir ? : De Dieu, de Satan ou de moi ?

  C’est en effet une question importante pour qui désire connaître la volonté de Dieu. Si nous voulons savoir quoi faire de ce que nous entendons dans notre tête, mieux vaut savoir quelle est l’origine de nos pensées.

Les pensées qui viennent de l’ennemi
  
Elles sont facilement identifiables. Tout ce qui est en contradiction avec le caractère de Dieu, et notamment sa justice, ou ce qui constitue une violation de sa Parole, provient de notre adversaire. Dans la mesure où, en tant que chrétiens, nous sommes des femmes et de hommes attachés à Dieu et « qui ont la pensée de Christ », il est clair que les pensées impures ne viennent pas de nous. Des gens sains ne produisent pas des pensées impures. Néanmoins, nous en entendons parfois. Comment cela se fait-il ? Les pensées que nous avons ne sont pas toutes les nôtres. Quand une pensée impure nous vient à l’esprit, nous pouvons être sûr que ce n’est pas là qu’elle est née. Elle y a été introduite de l’extérieur.
   Il est important de savoir que l’ennemi peut introduire des pensées dans l’esprit des chrétiens. Je me souviens qu’à une époque, il arrivait qu’une pensée épouvantable  me vienne tout à coup à l’esprit alors que j’étais en train de prier. J’étais en prière et, sans crier gare, un mot horrible surgissait dans ma tête, venu apparemment de nulle part. Alors je disais : « Oh Seigneur ! Pardonne-moi ! Comment ai-je pu avoir une telle pensée surtout en priant ? » C’était vraiment un sale tour de la part de Satan : Non seulement il me soufflait une pensée, mais en plus, il me condamnait de l’avoir eue ! 

   J’ai trouvé plus tard la liberté en réalisant que, même si je suis entièrement responsable de la façon dont je gère mon activité mentale, ce n’est pas pécher que d’entendre une mauvaise pensée dans son esprit.
   Un jour, j’ai reçu en entretien un homme qui luttait contre ce problème. Régulièrement, des pensées blasphématoires lui traversaient l’esprit. Il en était venu à croire qu’il avait commis le péché impardonnable. Pourtant, cet homme était chrétien. J’ai essayé de lui expliquer qu’il n’était pas forcément l’auteur de toutes ces pensées, mais il ne comprenait pas. 

Alors, je m’y suis pris autrement : Dans la pièce où avait lieu notre entretien, il y avait une autre personne, Jim. Je me suis penché vers l’homme qui était venu me confier son problème et lui ai fait signe de s’approcher de moi. Puis, je lui ai chuchoté à l’oreille : 

— Vous voyez Jim, qui est assis là-bas ? (Il a hoché la tête). Allez lui donner une gifle de toutes vos forces.

  L’homme s’est tourné vers Jim, puis m’a regardé à nouveau, l’air complètement perplexe. J’attendais. Il est resté un long moment, regardant d’un côté puis de l’autre.

   Je lui ai de nouveau fait signe de se pencher vers moi , et lui ai chuchoté :

— La main bien ouverte, allez donner une gifle à Jim avec une force telle qu’il en tombe de son siège !

   Puis je me suis calé à nouveau dans mon fauteuil. Mon homme avait l’air complètement déconcerté, ne sachant pas trop quoi faire.

   Pour finir, je lui ai demandé à haute voix : 

— Alors, vous allez le faire, ou pas ?

— Non ! A-t-il répliqué.

— Dans ce cas, allez-vous au moins confesser à Dieu que vous avez eu une pensée aussi ignoble ?

— Ah non ! s’exclama-t-il.

— Et pourquoi ? ai-je insisté.

— Parce que c’est vous qui me l’avez demandé !

— Très juste ! Mais alors, je ne comprends pas : Quelqu’un d’autre vous souffle parfois des choses, et là, vous vous en tenez responsable ? !

   Il est important de reconnaître que prendre conscience d’une pensée n’est pas pécher. Le chrétien est uniquement responsable de ce qu’il fait de cette pensée.

   En 2 Co 10,5, Paul indique précisément ce qu’il convient de faire avec ces pensées-là : « Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. » C’est Jésus qui permet aux croyants de se défendre contre les mauvaises pensées !

Les pensées qui viennent de Dieu ou de nous

   Qu’en est-il si la pensée qui nous vient à l’esprit n’est pas en contradiction avec la nature de la sainteté de Dieu ? Cette pensée est-elle de moi ou de Dieu ? La réponse est  : Elle vient de nous.

   Quand nous demeurons en Christ, nous pouvons avoir confiance que nos pensées sont aussi les pensées de Jésus. N’oublions pas que « nous  avons la pensée de Christ ». Cela ne veut pas dire qu’en demeurant en Lui, nous sommes Jésus-Christ, ou que nous perdons notre individualité particulière. Cela signifie en revanche que Jésus exprime ses pensées et ses œuvres à travers notre personnalité individuelle, accomplissant ainsi la volonté de Dieu en nous.

   Le chrétien qui demeure en Christ peut faire confiance à ses pensées et agir avec résolution dans la vie. Le fait que nous puissions avoir des doutes ne veut pas dire que nous n’agissons pas avec foi. Si la décision que nous avons à prendre ne laisse aucune place au doute, c’est qu’elle ne requiert pas un acte de foi. Pour accomplir la volonté de Dieu, il suffit au chrétien de demeurer en Christ, puis d’agir avec assurance.. Dieu se charge du reste.

   Faut-il en conclure que nous sommes infaillibles dans notre capacité à faire des choix ? Pas du tout ! Néanmoins, nous ne devrions jamais nous laisser paralyser par le risque de nous tromper. Dans la mesure où nous nous en remettons au Saint-Esprit qui habite en nous afin qu’il nous guide, il interviendra à chaque étape où nous pourrions involontairement nous égarer. Nous pouvons compter sur lui pour nous garder de faire un choix qui ne serait pas le bon.

   C’est ce qui est arrivé à Paul et à Barnabas : « Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie  ; mais l’Esprit de Jésus ne ne leur permit pas» (Act 16,7). On apprend par la suite que Dieu voulait que Paul et Barnabas aillent en Macédoine (v. 9). 

   Le fait de savoir que Jésus exprime ses pensées et ses œuvres à travers nous dès que nous demeurons en Lui, nous délivrera de la crainte. Si nous nous en remettons entièrement à Christ pour nous conduire, il le fera ! S’il voit que nous sommes sur le point de commettre un erreur, il ne le permettra pas. Le chrétien qui n’a pas compris cela avancera de manière hésitante. Par contre, la certitude que l’Esprit de Jésus veillera à ce que nous demeurions dans la volonté de Dieu, nous permet de franchir des étapes avec enthousiasme et en se réjouissant à l’avance de ce qui va arriver. Le Dieu qui nous a sauvé nous guidera également ! Ne craignons pas de nous égarer. Choisissons tout simplement de compter entièrement sur Lui pour guider nos pas, puis, lançons-nous par la foi.

Je croyais que c’était la volonté de Dieu

   Si Satan ne parvient pas à nous paralyser par la crainte de nous écarter de la volonté de Dieu, il essaiera de nous faire croire que nous sommes passés à côté de celle-ci.

   Les chrétiens prennent souvent des décisions en ayant des attentes particulières quant aux conséquences de leur choix. Aussi, lorsque les choses ne tournent pas comme nous l’avions espéré, nous croyons parfois que d’une manière ou d’une autre, nous nous sommes écarté de la volonté de Dieu. Or c’est un mensonge qui nous empêche de produire du fruit, alors même que nous nous trouvons exactement à l’endroit où Dieu nous veut. Le problème c’est qu’en croyant s’être éloigné de la volonté de Dieu, nous n’avons plus aucune motivation pour agir avec confiance et foi.

   Peut-être vous est-il arrivé de faire des choix et de vous demander par la suite ce qui a bien pu rater. Vous en aviez fait un sujet de prière. Vous aviez évalué chacune des options possibles avant de prendre votre décision. Et puis les choses ont mal tourné. Faut-il en conclure pour autant que vous êtes passé à côté de la volonté de Dieu ? NON ! 

   Comment croire que vous avez pu prier avec sincérité et faire confiance à Dieu de tout votre cœur pour qu’il vous guide, et qu’il soit resté les bras croisés à vous regarder commettre une erreur ? Notre Père nous aime, et il ne permettra pas que cela arrive.

   Quand les choses ne se déroulent pas selon nos désirs ou nos attentes, cela signifie simplement que Dieu a un plan différent. Ce n’est pas nous qui nous sommes écarté de sa volonté, mais nous sommes en train de découvrir que sa volonté produit des résultats auxquels nous ne nous attendions pas.

   C’est ce qui s’est passé pour Daniel qui s’est retrouvé dans une fosse aux lions après avoir continué à prier son Dieu, malgré l’interdiction du roi Darius. Et en voyant que Daniel était sorti vivant de cette fosse aux lions, ce roi s’est « converti » (Dn 6,10-29). C’est aussi ce qui s’est passé pour Paul qui fit naufrage sur l’île de Malte, où il fut mordu par un serpent venimeux après avoir pris la décision de se rendre à Rome afin d’annoncer l’Évangile au cœur de l’Empire. Quant à Jean, il a prêché fidèlement la parole de Dieu parce qu’il savait que c’était la volonté de Dieu pour lui. Cela lui valut son exil sur l’île de Patmos où lui furent révélées les paroles de l’Apocalypse.

   Ces exemples attestent bien que, même lorsqu’il semble que nous nous soyons égaré hors de la volonté de Dieu, nous pouvons nous trouver en réalité au centre de son plan parfait pour nous. Il ne faut jamais redéfinir rétrospectivement la volonté de Dieu une fois qu’on a accompli un acte de foi.

   Les disciples et d’autres témoins auraient pu conclure que la crucifixion de Jésus ne correspondait pas à la volonté de Dieu. Cependant, au-delà de la réalité naturelle de la crucifixion qui avait eu lieu ce vendredi-là, c’était la réalité surnaturelle d’une résurrection qui allait se produire le dimanche suivant. Même si tout portait à croire qu’une formidable erreur était arrivée à l’insu de la volonté de Dieu, le tragique épisode de Jésus cloué sur la croix s’inscrivait bien dans le plan de Dieu. Ne tirons pas d’autres conclusions concernant notre vie quand nous nous retrouvons nous-même sur une croix. Dieu est maître de toutes choses ! Honorons-le en affirmant que c’est bien Lui qui a dirigé nos pas, même s’ils nous ont conduits à un endroit auquel nous ne nous attendions pas.

   Dans la mesure ou notre vie est placée sous le régime de la grâce, nous goûterons la foi de connaître et d’accomplir la volonté de Dieu. Il n’y a pas de crainte à avoir : Il nous suffit de placer notre confiance en Jésus et d’avancer par la foi. En demeurant en Lui, nous pouvons être sûr qu’il nous maintiendra à chaque instant sur le chemin de la volonté de Dieu. Jésus est en effet la volonté de Dieu, et nous sommes en Lui.

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