• le 30 novembre 2025

LA RECONNAISSANCE

Sophie HELMLINGER

.Philippiens 4, 11- 13

Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être content de l’état où je me trouve.  Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette.  Je puis tout par celui qui me fortifie.…

Paul écrit depuis la prison à l’Église de Philippe pour encourager ses frères et sœurs à demeurer forts dans l’Évangile et à se réjouir de cette vie qui découle de l’Évangile. 

Il était un homme qui savait que « merci » n’était pas qu’un simple mot. Paul avait une profonde reconnaissance envers Dieu, et ici on voit à quel point il voulait vivre pour manifester sa reconnaissance envers Dieu. 

Je dégage 3 idées à méditer avec vous ce matin.

  • la reconnaissance trouve sa source en Dieu et elle est centrée sur lui
  • la reconnaissance centrée sur Dieu ne se manifeste pas que quand tout va bien
  • la reconnaissance, c’est plus qu’un simple « merci », c’est un engagement de toute une vie.

La reconnaissance trouve sa source en Dieu et elle est centrée sur lui

  • Imaginez que Zinedine Zidane offre son maillot de foot à un fan. Il va le garder, parce qu’il aura une immense valeur pour lui, bien plus de valeur que s’il l’achetait lui-même à Décathlon, parce qu’il lui viendrait d’une personne qui a beaucoup de valeur et pour qui il a beaucoup d’estime. S’il me l’offrait à moi, je le laverais et le donnerais à Michelle pour un des enfants du Bénin, parce que je n’en ai rien à faire.

Paul était reconnaissant parce qu’il prenait la juste mesure de qui lui offrait tous ses cadeaux, de qui tout lui venait dans sa vie. La reconnaissance pour Paul n’est pas accessoire, elle n’est pas qu’une simple formalité de politesse, une simple formule que l’on peut répéter, mais elle était le fondement de sa vie, le moteur de sa piété et le but de son engagement. 

  • Dieu est à l’origine de toute chose, et c’est envers lui que nous voulons être reconnaissants. Et cette reconnaissance est liée à notre connaissance de Dieu. C’est parce que nous le connaissons, nous connaissons sa valeur, que nous lui sommes reconnaissants pour toutes ses grâces, tout ce qu’il nous offre. Nous savons que Dieu n’est pas n’importe qui. C’est le roi des rois, c’est celui qui a inventé la terre et notre univers, c’est celui qui règne sur tout, Il est le commencement et la fin. Au-dessus de Lui, il n’y a rien. En dehors de Lui, pas de salut, pas d’amour possible.  Notre reconnaissance est le fruit de notre connaissance de Dieu. 
  • Plus je connais Dieu, plus je suis reconnaissant pour sa relation avec moi. Et plus j’ai envie de le connaître. Et plus je le connais, plus je suis reconnaissant. C’est un cercle vertueux où plus on chemine avec Dieu, plus notre reconnaissance devrait grandit. Ça veut dire que plus on est vieux dans la foi, plus on devrait rendre gloire à Dieu.

La reconnaissance centrée sur D. ne se manifeste pas que quand tout va bien

  • Paul a une telle compréhension de la souveraineté de Dieu qu’elle lui permet de vivre toute situation dans la reconnaissance. Pour lui, tout est un cadeau d’un Dieu de grâce et d’un Dieu souverain. Et nous, est-ce que nous considérons que Dieu est souverain sur absolument toute chose, toute circonstance dans notre vie ?

Paul le dit lui-même : il a appris à être content dans l’abondance et dans les galères, sa vie en est un exemple. Parce qu’il reconnait que Dieu est souverain. Paul acceptait tout comme venant de la main de Dieu, que ce soit l’abondance ou que ce soit la disette. Pour lui, Dieu était souverain. Job l’avait dit bien avant, vous vous souvenez probablement de ces paroles : L’Éternel a donné, l’Éternel a repris, béni soit le nom de l’Éternel. Pour eux, Dieu est souverain, la question ne se pose pas. 

  • Christ a préparé ses disciples à la souffrance. Paul a préparé les églises à connaître la souffrance. Il voulait affermir les églises pour qu’elles aient conscience de la souveraineté de Dieu et qu’elles comprennent le rôle de l’épreuve. 
  • On a déjà plusieurs fois prêché sur l’épreuve ici. Ce ne sera pas mon propos mais je voudrais quand même rappeler quelques vérités bibliques sur les moments difficiles de nos vies. 
    • L’épreuve n’est jamais une preuve que Dieu m’a abandonné ou qu’il m’a rejeté. On peut considérer l’épreuve comme un test qui atteste de la présence de Dieu dans ma vie, de la place que je lui donne.Un test, par essence, on a le droit de le rater. Ou de le réussir partiellement. Ce n’est pas grave, on aura d’autres occasions de progresser.
    • L’épreuve est une occasion de goûter d’avantage à la présence de Dieu. Non pas qu’il faille être dans l’épreuve pour goûter à sa présence, mais la perte que nous impose l’épreuve peut rendre encore plus présent, plus vivant ce qui est là, dans le dénuement de l’épreuve. Est-ce que Dieu est là dans le dénuement de l’épreuve ? oui, assurément, même si je ne le perçois pas.  

Christ, dans notre épreuve, est notre plus proche ami, celui qui nous invite à nous tourner vers lui pour recevoir la consolation. Si ce n’est qu’une abstraction dans ta vie, demande au saint Esprit que cela devienne une réalité pour toi

Alors, dans l’épreuve, on peut découvrir que Christ est suffisant, c’est ce dont Paul témoigne. 

La reconnaissance, c’est plus qu’un simple « merci », c’est un engagement de toute une vie.

On peut dire aussi que c’est un état d’être, c’est une « tension vers », un style de vie.

Paul nous donne une clé très importante et un conseil précieux dans ce texte. Par deux fois, Paul dit qu’il a appris à être content. J’ai appris à être content. J’ai appris à être rassasié et à avoir faim

La reconnaissance n’est pas un trait de caractère, on n’a pas une personnalité reconnaissante de base. La reconnaissance n’est pas non plus un tour de force mental où on essaie de se convaincre : « Je vais bien, tout va bien, tout est cool, ça va méthode Coué. » Non, ce n’est pas ça la reconnaissance. C’est un apprentissage. C’est apprendre à trouver la vraie satisfaction auprès de Dieu, quelles que soient les circonstances. 

Un apprentissage

Alors, pour cet apprentissage, je vous propose quatre habitudes de vie qui vont pouvoir nous aider à développer la reconnaissance.

  • La première, c’est une prière centrée sur Dieu. 

Je le regarde, Lui, avant de lui demander quoi que ce soit. 

C’est pour cela que nous commençons le culte en Église par la louange. C’est pour cela qu’on est invités à louer Dieu au début du temps de prière aux Sarraix ou ailleurs. Dans les Églises évangéliques, ou bien dans desconventions on peut passer 1h à louer Dieu avant quoi que ce soit d’autre. 

Nous pouvons recevoir des grâces dans la louange, des enseignements, parfois, des guérisons. Fixer vraiment les yeux sur la bonté immense de Dieu, ça peut changer notre intérieur, franchement.

Vous connaissez tous ce chant « Compte les bienfaits de Dieu ». « Tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand. » Adorer Dieu ouvre notre cœur à la reconnaissance. Compter, vouloir intentionnellement essayer d’énumérer toutes ces qualités, mais aussi tous ces bienfaits nous permet de lutter contre l’oubli de toutes les grâces de Dieu dans notre vie.

La deuxième, c’est la méditation de la personne de Dieu à partir des Écritures 

Lire la bible qui va nous aider, nous apprendre à trouver en lui notre satisfaction. 

Je crois que Paul a appris à trouver en Christ sa satisfaction parce qu’il a appris à connaître Christ, notamment par sa connaissance des Écritures. Apprendre à connaître les Écritures va façonner, modeler nos pensées et va nous permettre, nous apprendre petit à petit à voir le monde comme Dieu le voit.

Une autre habitude, c’est de cultiver notre reconnaissance par le témoignage des autres

Laissons-nous exhorter par des témoignages, des livres, des rencontres, des podcasts. N’hésitons pas à raconter nos expériences avec Dieu, tous les petits clins Dieu qui jalonnent notre vie. 

N’oublions pas que la reconnaissance augmente avec la connaissance que l’on a de Dieu. Comme quand on est amoureux. On a envie d’en connaître toujours plus de l’autre. 

Alors c’est vrai que quand j’entends que des gens reçoivent la guérison physique, ou un exaucement de prière alors que moi je l’attends toujours, ça peut me rendre jaloux, me blesser, me mettre en colère.

Mais ça peut aussi susciter en moi de la reconnaissance pour ce qu’Il fait et ce qu’Il est. Ça peut éveiller les deux : de la déception pour moi et de la reconnaissance pour ce qu’il se passe pour l’autre. Dans ce cas, déposons au pied de la croix de Jésus la jalousie, la tristesse, la colère et cueillons le fruit de l’Esprit qui est la joie et donc la reconnaissance. 

Et enfin, la dernière mais pas la moins importante

Mon âme, bénis le Seigneur et n’oublie aucun de ses bienfaits chante le psalmiste. Oui, exhortons-nous nous-mêmes à bénir le Seigneur. Invitons-nous à compter les bienfaits de Dieu. Ça ne va pas, tu n’as pas le moral ? Ok, prends soin de cette part-la de toi qui a besoin d’aide, et invite-la à se souvenir des petits et grands bienfaits que Dieu t’a donné. Ecoute de la louange, il y a une grande puissance dans la louange parce qu’elle monte directement au trône de Dieu. Tu ne peux pas louer Dieu toi-même ? Laisse les autres le faire et plonge toi dans ce bain de reconnaissance. Tu n’en sortiras pas tel que tu y es entré.

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